Reliques et cultes des saints
Dans le christianisme, les reliques sont les restes corporels du Christ, de la Vierge Marie et des saints ainsi que les objets qui leur avaient appartenu (vêtements, mobilier) ou qui avaient été en contact avec leur corps avant et après leur mort.
À partir de la seconde moitié du IVe siècle, apparaissent les premiers témoignages de miracles opérés sur les tombeaux des martyrs, premiers saints vénérés. On imagina qu'un pouvoir, d'origine divine, imprégnait leurs restes matériels, comme une marque de la qualité exceptionnelle de l'âme qui avait habité le corps du saint. Dès le Ve siècle, on rédige des collections de miracles à partir des témoignages recueillis. Grâce au morcellement de reliques, toute église pouvait obtenir des parcelles sacrées.
Avec l'essor du culte des saints et des reliques, les lieux de pèlerinage se multiplient. La plupart des voyages de dévotion se dirigent vers des sanctuaires locaux, régionaux, partout où se trouvent des reliques réputées pour la guérison par leur efficacité.
Source de richesses de première importance pour les sanctuaires, mais aussi pour les lieux d’étape des voyageurs, le pèlerinage constitue un enjeu économique non négligeable, d’où le recours à la « publicité » pour vanter l’efficacité des reliques, la valeur des indulgences. Les abus qui en résultent, telle la vente des indulgences, suscitent une des principales contestations de la Réforme au XVIe siècle.
Pour transporter les reliques, pour les poser sur l'autel le temps d'une vénération particulière, ou encore pour les conserver dans le trésor de l’église, on fabriqua des reliquaires dont la variété et la richesse reflètent la volonté de magnifier un contenu sacré. La forme la plus ancienne et la plus répandue est le coffre ou cassette, en latin capsa, capsella d'où dérive le nom français châsse. Le plus souvent, les reliquaires sont constitués d’une âme en bois, recouverte de plaques ou de feuilles métalliques, et sont ornés de pierres précieuses, de filigranes, de perles et d'émail cloisonné.
Vers la fin du IXe siècle apparurent en Occident les statues-reliquaires, figurations en trois dimensions des saints et de la Vierge, contenant des parcelles de reliques. De cette première époque il ne reste que la « Majesté » de sainte Foy de Conques.