Histoire de saint Jacques
Fils de Zébédée, frère aîné de saint Jean l’Evangéliste et pêcheur sur le lac de Tibériade, saint Jacques est l’un des premiers apôtres du Christ. Après la Pentecôte, il part prêcher la bonne parole, peut-être dans la péninsule Ibérique. De retour à Jérusalem, il est décapité vers 44, sur ordre du roi Hérode Agrippa.
La translation du corps de saint Jacques
Après son exécution, les disciples de saint Jacques placent son corps dans une barque de pierre qui, quelques jours plus tard, guidée par une main divine, échoue sur les côtes galiciennes. Cette légende, née vers 850-900, a permis de justifier auprès des fidèles la présence en Galice des restes de saint Jacques, bien qu’il ait été martyrisé en Palestine.
La découverte du tombeau de saint Jacques
Selon la tradition, l’ermite Pélage fut un soir averti par des anges de la présence du tombeau de l’apôtre Jacques non loin de son ermitage. Presque simultanément, les fidèles de la toute proche église de San Fiz de Lovio aperçurent une lueur céleste indiquant un lieu précis. L’évêque du diocèse, Théodomire d’Iria, informé de l’événement, vint et découvrit le tombeau, caché sous d’épaisses ronces recouvrant des arches de marbre.
Les représentations de saint Jacques : évangélisateur, pèlerin, chevalier
L’image de l’évangélisateur est celle d’un apôtre parmi les autres, quasi anonyme. Il peut être reconnu à ses pieds nus, au livre, au rouleau ou à l’épée de son supplice qu’il tient dans sa main, et parfois à l’inscription qui l’identifie.
L’image la plus traditionnelle est celle du pèlerin. Il est alors représenté vêtu d’un long manteau, d’un bourdon, d’un chapeau à large bord, muni d’une besace (pour l’argent, les lettres de recommandation et les provisions), ornés d’une coquille Saint-Jacques (emblème depuis le XIe siècle du pèlerinage à Compostelle). Le bourdon servait d’arme contre les dangers, et d’appui pendant la marche.
Le chevalier ou « matamore » : la représentation de saint Jacques en cavalier, monté sur un cheval blanc qui foule un ou des maures vaincus, rappelle l’apparition lors de la bataille légendaire de Clavijo au cours de laquelle l’apôtre serait apparu pour prêter main forte aux chrétiens espagnols face aux musulmans. Saint Jacques est en effet le patron de l’Espagne. Cette représentation ne se diffuse qu’après le XVIe siècle, alors que les Turcs menacent l’Occident. Saint Jacques, à cheval, brandissant une épée et pourfendant les ennemis de l’Eglise est souvent pourvu des attributs du pèlerin, le chapeau et les coquilles ; il est parfois aussi habillé en chevalier de l’ordre de Santiago.